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Recevoir pour se laisser recevoir. Galates 5. 25-6.10 Joachim Trogolo

Prédication_Culte de rentrée_Saint Martin
Galates 5. 25-6.10
Joachim Trogolo
Version PDF : Prédication_250922_Culte de rentrée_Temple Saint Martin_Joachim Trogolo

Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit. 26Ne devenons pas vaniteux ; cessons de nous provoquer les uns les autres, de nous porter envie les uns aux autres.
Mes frères, si quelqu’un vient à être surpris en une faute, quelle qu’elle soit, vous, les spirituels, aidez-le à se rétablir avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que, toi aussi, tu ne sois mis à l’épreuve. Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi du Christ. 3Celui qui se considère comme quelqu’un d’important, alors qu’il n’est rien, s’illusionne lui-même. 4Que chacun examine son œuvre propre, et alors il aura de quoi être fier par rapport à lui-même, et non par rapport à quelqu’un d’autre ; car chacun portera sa propre charge.
Que celui à qui l’on enseigne la Parole fasse participer à tous ses biens celui qui l’enseigne.
Ne vous égarez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, c’est aussi ce qu’il moissonnera. Celui qui sème pour sa propre chair récoltera la moisson de la chair : la pourriture ; mais celui qui sème pour l’Esprit récoltera la moisson de l’Esprit : la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire ce qui est bien, car nous moissonnerons en temps voulu, si nous ne nous relâchons pas. Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, œuvrons pour le bien de tous, en particulier pour la maison de la foi. [Galates 5. 25-6.10]

Contrairement au passage que nous venons d’entendre dans l’Evangile selon Matthieu, le texte proposé à lecture de ce dimanche, dans la lettre de l’apôtre Paul aux communauté chrétiennes de Galatie pourrait, à première lecture, sembler un peu rude… En voilà un texte biblique que nous prenons « plaisir » à recevoir un jour comme aujourd’hui et qui semble donner le ton à notre rentrée que nous aurions sans doute espéré un peu plus légère… En voilà un texte qui ne manquera certainement pas de donner « envie » aux catéchumènes de lire la Bible qu’ils reçoivent aujourd’hui en signe d’accueil et de bienvenue…
1, 8 kg de Bible ! Ce n’est quand même pas rien et cela pourrait même paraître lourd ! Toutefois un premier paradoxe : au-delà de son langage parfois complexe et obscur, la Bible demeure l’ouvrage le plus lu à travers le monde, bien loin devant Harry Potter ou le Seigneur des Anneaux ! Malgré son langage qui peut sembler éloigné de nos préoccupations quotidiennes, force est de constater que nombre d’entre-nous ont à cœur de faire une place dans nos demeures à ce livre rédigé en un contexte et un temps bien étrangers ce que nous vivons aujourd’hui…
Tout à l’heure Jean-Mathieu m’a posé une question : pourquoi recevoir une Bible aujourd’hui ? Bien entendu en signe d’accueil mais aussi parce que ce vieux livre ne manque apparemment pas de continuer à nous inspirer…
Mais qu’y a-t-il de si « essentiel » dans cette « vielle » Bible pour qu’elle ait pu ainsi traverser les âges et parvenir jusqu’à nous aujourd’hui ?
Je vous propose de prendre le temps d’écouter et de voyager à travers cette parole qui se donne à entendre pour rejoindre l’apôtre Paul en pleine rédaction de sa lettre qu’il destine aux différentes communautés chrétiennes de Galatie, située dans l’actuelle Turquie… Il y a près de 2000 ans…

1. Recevoir…
Les jeunes communautés chrétiennes de Galatie traversent l’une des épreuves les plus graves qu’ait vécue la première génération chrétienne : le message fondamental dont témoigne l’Evangile est étouffé par le discours de prédicateurs venus proclamer un Dieu qui aime… Mais sous condition… Une bien étrange façon d’aimer n’est-ce pas ? Je t’aime à condition que tu fasses ce que je te commande de faire… Une autre manière de dire : Je t’aime à condition que tu sois comme je veux que tu sois… Un message terrible dont le légalisme conduira celle et celui qui y croient moins à la liberté qu’au rejet de soi et à la culpabilité d’être soi…
Contre ces croyances très humaines qui rendent la vie impossible, Paul armé de ce qu’il considère comme le message central de la Bible, prend sa plume au nom de l’Evangile : un terme emprunté au grec ancien, la langue originelle du Nouveau Testament signifiant « Bonne Nouvelle »….
Contre la Mauvaise Nouvelle de devoir mériter d’être aimé telle que certains la proclament dans la Galatie d’il y a 2000, Paul oppose avec rigueur et rudesse, la Bonne Nouvelle qui se donne à entendre maintenant : nous sommes libérés de devoir mériter notre dignité car notre valeur, qui ne dépend plus de nous, nous est en premier et pour toujours donnée par un Dieu qui ne cesse de murmurer à chacune et chacun d’entre-nous : « je t’aime tel que tu es »… Et c’est le monde qui s’ouvre… C’est toute la vie qui change, quand bien même rien n’a changé… Au cœur des difficultés, nous sommes comme relevés et bien malgré nous… Nous pourrions nous surprendre d’avoir effectivement changé ! Sans même l’avoir ni voulu, ni cherché !

2. Pour se laisser recevoir
Recevoir une Bible aujourd’hui, c’est recevoir un message qui se donne encore et toujours à interpréter mais dont le sens profond exprime cet essentiel qui nous concerne et qui peut donner du sens à ce que nous vivons, dans les flots d’une vie parfois agitée sur laquelle nous n’avons que si peu de prise…
Dieu c’est ce qui nous encourage à vivre et à exister et qui s’est incarné dans un être humain qui n’a eu de cesse de nous appeler à nous laisser recevoir comme des êtres déjà acceptés.
Dans cette perspective, nous pouvons respirer… Car notre relation à Dieu qui garantit notre plus fondamentale dignité, ne dépend plus de nous mais de Lui.
Nous sommes sauvés de devoir nous faire valoir pour mériter d’exister et libres d’accueillir l’autre pour ce qu’il est et non plus pour ce qu’il devrait être : souvent un faire-valoir…
Pour une liberté retrouvée dans des relations profondément réconciliées…

« Accepté d’être accepté »
Voilà peut-être ce à quoi nous aussi, sommes appelés…
Pour chaque jour, relevés au cœur des difficultés, être rendu capables de consentir et d’accueillir…